- Flitzz
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Continuité des parcs [Julio Cortazar]
Jeu 09 Juil 2020, 20:51
bonjour/bonsoir
C'est une nouvelle très très connue, même en Europe de Julio Cortazar, elle se trouve dans plusieurs recueils de ses nouvelles. Notamment Fin d'un jeu de 1956.
En faire le résumé c'est trahir ce chef d'oeuvre d'une trentaine de ligne...
je vais donc reprendre cleui de Wikipédia, qui ne trahit pas la fin : Cette nouvelle raconte l'histoire d'un homme d'affaires qui est en train de lire un roman. Confortablement assis dans un fauteuil de velours vert, avec une vue sur un parc planté de chênes, il est absorbé par l’univers de la fiction, victime consentante d’une jouissive « illusion romanesque », comme l’indique le narrateur omniscient.
J'adore ! C'est une nouvelle presque incontournable dans le cursus de lettres et langues espagnole que j'ai suivi à 'université. Si on ne nous l'a fait pas traduire, ou alors étudier en classe de littérature c'est que quelque chose de pas normal s'est produit !
LA chute est tellement imprévisible, car vraiment en lisant le texte même mot à mot on ne fait pas attention aux indices si subtiles donnés par la narration. On est tellement dans "cette illusion romanesque" que l'on ne s'en détache pas . Et alors quelles possibilités infinies d'interprétations et de commentaires il y a à faire sur un si court texte. C'est très divertissant à lire.
#nouvelle ; #fantastique ; #drame ; #passion ; #amour
je vous mets la nouvelle en spoiler car elle est très courte ainsi vous verrez par vous même :
Continuité des parcs
de Julio Cortazar
Résumé :
C'est une nouvelle très très connue, même en Europe de Julio Cortazar, elle se trouve dans plusieurs recueils de ses nouvelles. Notamment Fin d'un jeu de 1956.
En faire le résumé c'est trahir ce chef d'oeuvre d'une trentaine de ligne...
je vais donc reprendre cleui de Wikipédia, qui ne trahit pas la fin : Cette nouvelle raconte l'histoire d'un homme d'affaires qui est en train de lire un roman. Confortablement assis dans un fauteuil de velours vert, avec une vue sur un parc planté de chênes, il est absorbé par l’univers de la fiction, victime consentante d’une jouissive « illusion romanesque », comme l’indique le narrateur omniscient.
Mon avis :
J'adore ! C'est une nouvelle presque incontournable dans le cursus de lettres et langues espagnole que j'ai suivi à 'université. Si on ne nous l'a fait pas traduire, ou alors étudier en classe de littérature c'est que quelque chose de pas normal s'est produit !
LA chute est tellement imprévisible, car vraiment en lisant le texte même mot à mot on ne fait pas attention aux indices si subtiles donnés par la narration. On est tellement dans "cette illusion romanesque" que l'on ne s'en détache pas . Et alors quelles possibilités infinies d'interprétations et de commentaires il y a à faire sur un si court texte. C'est très divertissant à lire.
#nouvelle ; #fantastique ; #drame ; #passion ; #amour
je vous mets la nouvelle en spoiler car elle est très courte ainsi vous verrez par vous même :
- Continuité des parcs:
- Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l’abandonna à cause d’affaires urgentes et l’ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l’intrigue et le caractère des personnages. Ce soir-là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoir et discuté avec l’intendant une question de métayage, il reprit sa lecture dans la tranquillité du studio, d’où la vue s’étendait sur le parc planté de chênes. Installé dans son fauteuil favori, le dos à la porte pour ne pas être gêné par une irritante possibilité de dérangements divers, il laissait sa main gauche caresser de temps en temps le velours vert. Il se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et l’apparence des héros. L’illusion romanesque le prit presque aussitôt. Il jouissait du plaisir presque pervers de s’éloigner petit à petit, ligne après ligne, de ce qui l’entourait, tout en demeurant conscient que sa tête reposait commodément sur le velours du dossier élevé, que les cigarettes restaient à portée de sa main et qu’au -delà des grandes fenêtres le souffle du crépuscule semblait danser sous les chênes.
Phrase après phrase, absorbé par la sordide alternative où se débattaient les protagonistes, il se laissait prendre aux images qui s’organisaient et acquéraient progressivement couleur et vie. Il fut ainsi témoin de la dernière rencontre dans la cabane parmi la broussaille. La femme entra la première, méfiante. Puis vint l’homme le visage griffé par les épines d’une branche. Admirablement, elle étanchait de ses baisers le sang des égratignures. Lui, se dérobait aux caresses. Il n’était pas venu pour répéter le cérémonial d’une passion clandestine protégée par un monde de feuilles sèches et de sentiers furtifs. Le poignard devenait tiède au contact de sa poitrine. Dessous, au rythme du coeur, battait la liberté convoitée. Un dialogue haletant se déroulait au long des pages comme un fleuve de reptiles, et l’on sentait que tout était décidé depuis toujours. Jusqu’à ces caresses qui enveloppaient le corps de l’amant comme pour le retenir et le dissuader, dessinaient abominablement les contours de l’autre corps, qu’il était nécessaire d’abattre. Rien n’avait été oublié : alibis, hasards, erreurs possibles. À partir de cette heure, chaque instant avait son usage minutieusement calculé. La double et implacable répétition était à peine interrompue le temps qu’une main frôle une joue. Il commençait à faire nuit.
Sans se regarder, étroitement liés à la tâche qui les attendait, ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle devait suivre le sentier qui allait vers le nord. Sur le sentier opposé, il se retourna un instant pour la voir courir, les cheveux dénoués. À son tour, il se mit à courir, se courbant sous les arbres et les haies. À la fin, il distingua dans la brume mauve du crépuscule l’allée qui conduisait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer et ils n’aboyèrent pas. À cette heure, l’intendant ne devait pas être là et il n’était pas là. Il monta les trois marches du perron et entra. À travers le sang qui bourdonnait dans ses oreilles, lui parvenaient encore les paroles de la femme. D’abord une salle bleue, puis un corridor, puis un escalier avec un tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première pièce, personne dans la seconde. La porte du salon, et alors, le poignard en main, les lumières des grandes baies, le dossier élevé du fauteuil de velours vert et, dépassant le fauteuil, la tête de l’homme en train de lire un roman.
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Re: Continuité des parcs [Julio Cortazar]
Jeu 09 Juil 2020, 22:31
C'est prenant déjà la.....je me retrouve quand je suis en train de lire a être totalement dans l'histoire,voir les persos....
La fin me reste en suspens....je veux savoir....c'est horrible de rester comme ça....en effet c'est très court
La fin me reste en suspens....je veux savoir....c'est horrible de rester comme ça....en effet c'est très court
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Re: Continuité des parcs [Julio Cortazar]
Ven 10 Juil 2020, 12:08
Salut,
oui la fin est un vrai climax de tension.
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Re: Continuité des parcs [Julio Cortazar]
Ven 10 Juil 2020, 14:15
Oh bah dis donc ! Quelle histoire ! En général, je n'aime pas ce genre de fin. Cela dit, elle laisse le gros avantage à chacun de s'imaginer une fin :p
Merci pour ce partage ^^
Ces autres nouvelles sont dans le même genre (si tu les as lu) ? J'aime bien sa plume
Merci pour ce partage ^^
Ces autres nouvelles sont dans le même genre (si tu les as lu) ? J'aime bien sa plume
- Flitzz
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Re: Continuité des parcs [Julio Cortazar]
Ven 10 Juil 2020, 17:34
Absolument, on pense ce qu'on a envie et on se créé sa fin à soi.
J'en ai lu quelques une de ces nouvelles celle là est ma préférée, mais dans le recueil "fin d'un jeu" tu en as des très bien aussi, les titres vont m'échapper là de suite.
Oui il a une belle plume cet auteur argentin et vraiment il aimait jouer avec les mots.
J'en ai lu quelques une de ces nouvelles celle là est ma préférée, mais dans le recueil "fin d'un jeu" tu en as des très bien aussi, les titres vont m'échapper là de suite.
Oui il a une belle plume cet auteur argentin et vraiment il aimait jouer avec les mots.
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Re: Continuité des parcs [Julio Cortazar]
Ven 10 Juil 2020, 17:39
faudra que je regarde du coup pour essayer de lire son recueil
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